Autre légende
Un homme était parti de son village à la recherche de l’éveil. Après de longues années, d’épreuve en épreuve, il était devenu un vagabond, un indésirable de nos bourgades. Un soir il se posa dans une forêt dense. Il fit un feu et pensa à tout ce qu’il avait vu, vécu et compris: des morceaux de lumière, de vérité… mais rien d’un éveil. Il se décourageait un peu lorsqu’il entendit, en haut d’un arbre, un oiseau chanter: « j’ai la dernière vérité. J’ai la dernière vérité. Elle est à celui qui viendra la chercher… » .
L’homme entreprit alors de monter tout en haut de cet arbre. L’escalade était difficile et dangereuse. Au fur et à mesure qu’il grimpait vers cette dernière vérité, il devait lutter contre le vertige. Il se guidait au chant de l’oiseau sans jamais l’apercevoir. Il parvint enfin à la cime et, baigné dans une somptueuse lumière dorée, il vit le soleil se coucher, les étoiles apparaître mais nul oiseau. Toutefois la voix, sortant de nulle part et de partout à la fois, lui dit: « tu es venu accueillir une dernière vérité alors reçois-la et pars l’offrir aux hommes qui te croiront. »
A ce moment toutes ses questions se changèrent en réponses et ses réponses en questions. La lumière devint ombre et de l’ombre naquit la lumière. Tous ces morceaux de vérités éparses s’assemblèrent pour former une vérité nouvelle multiple et entière. Ainsi sa dernière vérité devint sa première. Son coeur se mit à sourire et son sourire à dire les mots de son coeur. Alors, sans redescendre de l’arbre, éveillé et léger il put continuer son chemin chevauchant quelques vents d’une sauvage sagesse.
Depuis, cet arbre du passage, de la métamorphose, qui était un théier sauvage, est vénéré. Certains d’entre nous offrent ou reçoivent quelques unes de ses feuilles, attentifs à tout ce qu’elles pourraient, dans l’éclat doré d’une tasse, nous dire ou nous chanter, sensibles à tout appel.
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